Quelle joie ! J’éprouve une joie immense à te serrer dans mes bras. Je souhaite profondément que cette émotion perdure mais elle m’échappe et s’envole à tire-d’aile. Pourquoi n’as-tu pas évité mon étreinte ? Je t’aime, ne m’aimes-tu donc pas ? Que signifie cette légère hésitation dans ta voix ? J’ai cru un bref instant que tu allais m’embrasser mais je te serrais si fort que tu ne pouvais pas bouger. Je suis bien naïve et tu sembles vouloir me réconforter mais il ne me suffit pas d’être consolée. Tes paroles indiquent une vérité toute relative, c’est pourquoi j’ai bien du mal à te croire et je n’arrive pas à m’alarmer. Ce que tu profères n’a que peu d’importance, c’est la gêne qui te pousse à prononcer ces mots. Je te retrouve après un très long voyage dans le temps. Nous voilà à nouveau réunis et quoi que tu fasses, où que tu ailles, je t’ai reconnu et je suis heureuse de voir que tu existes encore. Je ne me souviens plus quand je t’ai perdu. Était-ce hier ? Il y a mille ans… Que s’est-il passé ? Je ne sais plus. La mort nous a séparés mais j’ai dû crier que je te reverrai un jour et les cieux m’ont entendue. D’ailleurs peu importe ce qui est arrivé… J’ai encore en mémoire le sentiment éprouvé lors de notre première rencontre. Ta beauté me troublait. J’avais peur de toi. Je me souviens d’avoir cherché à te fuir dans les premiers temps de notre relation. Je ne voulais pas tomber amoureuse de toi. Je me défendais contre un amour que je savais voué à l’échec. Toi, tu ne disais rien, tu souriais. Jamais tu n’es rentré dans mon jeu, jamais tu ne m’as laissé entrevoir ce que tu pensais. Tu ne voulais pas te dévoiler ou tu ne pouvais pas le faire. À maintes reprises cependant, tu aurais pu m’éloigner de toi. J’essayais de faire en sorte que tu me rejettes tout en espérant le contraire. Enfin je ne savais plus ce que je souhaitais vraiment. Voulais-je t’écarter de moi, voulais-je me rapprocher de toi?
Roman F.ToulouseFrère d’âme, de Florence Toulouse (éditions Flore 2010, 12 euros, ISBN : 978 2-84210-101-5)
Auteur de l'article: Florence Toulouse
Date de publication dans la revue: 1010/2012