A propos du placement sous surveillance électronique, parler d’ « espace virtuel de la peine », d’ « enfermement virtualisé », de « prison virtuelle », de « châtiment virtuel », de « mur virtualisé » ou encore de « virtualisation de l’enfermement », comme le font certains enseignants-chercheurs ou certains membres institutionnels de la Cnil1, se donne comme totalement impropre2. Nous avons déjà abondamment insisté sur le fait que, pour comprendre la spécificité de l’enfermement tenant à la surveillance électronique pénale, pour saisir la dimension carcérale de ce dispositif, le recours à l’opposition entre le dedans et le dehors est conceptuellement plus fécond, avec toutes les nuances qu’une telle opposition comporte, que la référence erronée à l’antinomie entre le virtuel et le réel3. Mais il n’est pas inutile d’y revenir ici, tant ce point se présente comme capital, et ce afin de dissiper, une bonne fois pour toutes, confusions et malentendus relayés par nombre d’universitaires.
TF-Pouvoir-et-politique-pénale-extraitsPouvoir et politique pénale (Extraits)
Auteur de l'article: Tony Ferri
Date de publication dans la revue: 17-06-2016